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L’après-midi d’un foehn

I.C.E.

L’après-midi d’un foehn

L’après-midi d’un foehn

Avant-propos

L’équipe de la Compagnie Non Nova est une entité professionnelle hétérogène, constituée de personnes d’âges, d’expériences, de genres et de sexes différents, complices, et passionnées par l’envie de faire vivre aux spectateurs des moments inattendus.

J’écris par nécessité de partager un regard sur la complexité de nos vies. J’ai fait le choix d’un théâtre pluridisciplinaire pour m’exprimer parce que cela répond à ma vision d’hybridation de nos sociétés. 

La création de « P.P.P. » fut le point de départ d’une nouvelle direction,  avec la volonté d’approfondir le sujet de la transformation comme axe de réflexion au travers d’éléments physiques. Avec aussi l’envie, par l’appréhension des éléments, de questionner le spectateur sur sa propre transformation.

 

Cette nouvelle direction a pris le nom de « I.C.E », pour Injonglabilité Complémentaire des Eléments. C’est un projet d’exploration artistique par le biais de recherches sur nos relations aux éléments, glace, eau, vapeur, air.   Il a pour base la possibilité d’appréhender un certain imaginaire de la transformation au travers de ce qui à la base n’est pas manipulable ou n’est pas référencé comme tel.

Cette direction est marquée par le choix d’assumer pleinement mon hybridation artistique. Les propositions  ne seront donc pas restreintes à la création de spectacles vivants mais l’occasion d’un développement d’installations pérennes ou éphémères selon les matières, d’écrits et de films de témoignages de nos transformations… 

Je n’ai aucune règle d’écriture simple, je suis une artiste qui observe le monde avec l’envie d’y participer. Pour ce faire je tente de comprendre ce que nous sommes. La  performance est le filtre qui me permet de distiller ce que je vois. Je suis convaincue qu’il faut échapper à la complaisance de la virtuosité derrière laquelle il est si simple de se croire à l’abri. 

 

Je ne pense pas personnellement que l’artiste soit là pour changer le monde mais il peut porter le regard du spectateur sur un détail du monde. Je l’affirme, l’utopie m’est nécessaire pour faire art. J’ai choisi mon camp, je préfère défendre l’art, quelle que soit sa forme, contre la culture du business qui ne voit dans l’œuvre qu’un seul produit de grande consommation. Aux résultats formatés, je préfère les processus de la raison, ceux qui défendent les singularités des êtres et de leurs actes. C’est pour cette raison que j’invite le public à vivre des combats qu’il sait perdus d’avance, plutôt qu’à seulement les voir.

Je veux aller d’une manière radicale au sujet et m’interdire tout didactisme pour garantir la liberté d’imaginaire des spectateurs. Je me confronte aux limites, corporelles et émotionnelles, pour espérer des réactions. 

J’aime éprouver le public.

Phia Ménard – novembre 2011

L’air, l’impalpable

L’air, cette matière présente à chaque instant dans notre vie, se glissant entre tous, pénétrant nos pores, s’immisçant au plus profond de nos corps, transportant l’oxygène vital jusqu’à nos cellules : l’air, une matière de la surface terrestre jusqu’à la limite du vide cosmique. Toujours en mouvement, nous le côtoyons sans jamais y prêter attention si ce n’est par sa variation de température, ses mouvements atmosphériques que sont les vents, son absence comme lorsque nous nageons sous l’eau ou lorsqu’il devient une étuve à microbes.

Comme beaucoup d’autres matières, l’air requiert une attention particulière pour accepter son existence. Invisible comme l’est l’imaginaire, c’est de son déplacement qu’il se fait sentir, dessinant par frottement, s’arrangeant de la géographie pour transformer notre monde en une sphère en perpétuelle transformation. L’humanité est une longue histoire de la transformation. Chaque jour nous nous transformons, nous nous créons, depuis notre naissance en tentant de contrôler nos vies au gré de nos différents états, de nos humeurs, de la société dans laquelle nous vivons et bien sûr des éléments qui nous environnent. Les saisons et les conditions climatiques influent sur nos activités et nos mouvements.

Un rêve : utiliser son incroyable pouvoir de transformation.

Ma nécessité se porte tout particulièrement sur la question de notre relation à nos transformations et à l’influence de ces matières sur notre quotidien et donc sur l’imaginaire. Je m’intéresse notamment à nos changements d’humeurs liés aux conditions thermiques.

C’est en découvrant le sujet d’une étude menée par l’Université de Munich Ludwig-Maximilians que ce sujet a retenu mon attention. Cette étude porte sur les interactions entre les événements  météorologiques du vent le « foehn » et les comportements humains. Il y est fait constat d’une augmentation de 10% du nombre de suicides et d’accidents lors d’épisodes de foehn en Europe… A bien observer notre quotidien, il apparaît évident que suivant qu’il fasse beau et chaud ou froid et humide, nos comportements sont différents. Les vents tout particulièrement sont influents, et nombreuses sont les mythologies populaires qui les associent à diverses affections allant de la migraine à la psychose. A chaque vent, son histoire, à chaque société son vent. Qu’il soit appelé le Sirocco,  le Mistral, le vent d’Autan, le vent Yougo, le Santa Ana, rares sont ceux à qui l’on ne prête les pires des influences.

Dans ce questionnement, c’est une nouvelle fois la position de l’être humain aux prises avec les éléments qui m’intéresse. Comme pour « P.P.P. » avec la glace, vouloir manipuler et dompter l’air est un combat que l’on sait perdu d’avance car l’air est invisible et en partie volatil… mais c’est l’utopie d’imaginer une possible victoire de l’homme sur la matière qui nourrit ma curiosité. J’explore donc les limites de l’usure et de l’impossibilité d’arrêter le mouvement. 

Nous sommes tous des matières à transformation par l’érosion de l’air, menant un combat ubuesque pour ne pas être domptés par les courants et frôler les ruptures…

Je vous propose donc d’être propulsés dans l’inconnu, sous les deux visions que sont « L’après-midi d’un foehn » et « VORTEX »…

L’après-midi d’un foehn

Note d’intention

Cette forme est une chorégraphie pour une marionnettiste et des marionnettes, un dispositif de ventilation et quelques accessoires : des sacs plastique, un manteau, une paire de ciseaux, un rouleau d’adhésif, une canne et un parapluie. 

Sur les notes de trois œuvres musicales de Claude Debussy : « L’après-midi d’un faune », « Nocturnes » et « Dialogue de la Mer et du Vent », une maîtresse de ballet  donne naissance à une chorégraphie de danseuses et danseurs de plastique propulsés dans les courants d’air. Sans avoir à les toucher, ni même les effleurer parfois, les marionnettes semblent à chaque instant plus humaines par la liberté de leurs mouvements, l’air les traversant avec fluidité, tel le flux sanguin. De la manipulation des sacs plastique, de leur évolution et leur transformation se développe un rapport de géniteur à marionnette. Ici commence alors l’aventure, nous suivons des rencontres fortuites au gré des phénomènes thermiques, une danseuse étoile naît sous nos yeux, là un pas de deux, ici les feux d’artifices d’un grand corps de ballet, plus loin un monstre….

C’est en répondant à la commande d’une installation sur le thème du « mouvement » pour le  Muséum d’Histoire Naturelle de Nantes en octobre 2008, que m’est venue l’idée d’une exploration de  l’élément air et de son formidable potentiel sur l’imaginaire. Déambulant dans le musée seule la nuit, je passais de longues heures à saisir ce qui me troublait dans un pareil espace, entourée de mammifères inanimés parmi les plus sauvages. Je finis par comprendre que c’était l’absence de courant d’air qui me faisait défaut. J’installais donc dans la galerie de l’évolution une série de brasseurs d’air silencieux. C’est sous le léger crissement des pelages que je pris conscience que je me trouvais finalement dans un lieu de la représentation de la mort. Le musée devînt alors pour moi un cimetière dans lequel je décidais de réintroduire de la vie sous une forme inattendue. Un sac plastique rose lesté se mit donc à circuler parmi les animaux figés, tel un visiteur inadéquat ! De là naquit l’envie d’écrire une forme chorégraphique pour sacs plastique transformés.

Cette pièce destinée au jeune public (âge estimé à partir de 4 ans) a une durée de 40 minutes.

Techniquement, huit ventilateurs silencieux créent un vortex d’un diamètre de base de 5m. Ce vortex simple est sans danger pour les enfants. Un simple mouvement dans l’espace provoque une traînée qui modifie la direction du vortex. En utilisant des objets tel un parapluie ou un manteau long et lourd, nous créons des dépressions ou des « trous » d’air qui nous permettent de contrôler les trajectoires des marionnettes sans avoir à les toucher… 

Distribution 

Direction artistique, chorégraphie et scénographie : Phia Ménard

Interprétation en alternance : Cécile Briand et Silvano Nogueira

Composition et diffusion des bandes sonores : Ivan Roussel d’après l’œuvre de Claude Debussy

Création lumière : Alice Rüest

Création de la régie plateau et du vent : Pierre Blanchet

Conception de la scénographie : Phia Ménard

Construction de la scénographie : Philippe Ragot assisté de Rodolphe Thibaud et Samuel Danilo

Diffusion des bandes sonores en alternance : Ivan Roussel et Olivier Gicquiaud

Régie lumière en alternance : Aurore Baudouin et Olivier Tessier

Régie plateau et du vent : Manuel Menes

Costumes, accessoires : Fabrice Ilia Leroy

Photographies : Jean-Luc Beaujault

Co-directrice, administratrice et chargée de diffusion : Claire Massonnet

Régisseur général : Olivier Gicquiaud

Assitante d’administration et de production : Constance Winckler

Chargée de communication : Justine Lasserrade

Manipulation de matières – Pièce du Vent

L’après-midi d’un foehn – Durée : 38 minutes – Spectacle à partir de 4 ans

Coproduction et résidence La Comédie de Caen, centre dramatique national de normandie, La brèche – Centre des arts du cirque de Basse-Normandie – Cherbourg, Festival Polo Circo – Buenos Aires (avec le soutien de l’Institut Français)

Coproduction EPCC-Le Quai, Angers et le réseau européen IMAGINE 2020 – Art et Changement Climatique, Scènes du Jura, scène conventionnée « multi-sites », La Halle aux Grains, scène nationale de Blois, Cirque Jules Verne – Pôle Régional des Arts du Cirque – Amiens, le Grand T – scène conventionnée Loire-Atlantique – Nantes, Théâtre Universitaire – Nantes, l’Arc, scène conventionnée de Rezé, Parc de la Villette – Paris et La Verrerie d’Alès en Cévennes/Pôle National des arts du Cirque Languedoc-Roussillon. Résidence Les Subsistances 2010/2011, Lyon, France.

Avec le soutien du Théâtre de Thouars, scène conventionnée en collaboration avec le Service Culturel de Montreuil-Bellay, le Grand R – scène nationale de La Roche-sur-Yon et Le Fanal – scène nationale de Saint-Nazaire.

La Compagnie Non Nova – Phia Ménard est conventionnée et soutenue par l’État – Préfet de la région des Pays de la Loire – direction régionale des affaires culturelles, la Ville de Nantes, le Conseil Régional des Pays de la Loire et le Conseil Départemental de Loire-Atlantique. Elle reçoit le soutien de l’Institut Français et de la Fondation BNP Paribas.

La Compagnie Non Nova – Phia Ménard est artiste associée à l’Espace Malraux Scène nationale de Chambéry et de la Savoie et au TNB, Centre Européen Théâtral et Chorégraphique de Rennes.

 

Photos

Vidéo

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